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Création 26/27

« L’intitulé de mon job actuel, c’est « coordinatrice de portefeuille ».

On me demande tout le temps ce que ça veut dire et ce que je fais exactement.

Je n’en ai aucune idée. »

BULLSHIT JOBS

Une conférence théâtro-socio-anthropo-politico absurde

Ecrite & interprétée par

Grégory CINUS

D’après le livre de

David GRAEBER

(éditions Les Liens qui Libèrent)

Quelque part entre seul en scène et conférence gesticulée, « BULLSHIT JOBS » met en scène David Graeber nous parlant, dans sa langue dynamique et truculente, des « jobs à la con » qu’il a lui-même conceptualisés, en s’appuyant sur de nombreuses vidéos désopilantes de dizaines de salarié-e-s témoignant de l’ineptie de leur travail.

Dans un dispositif scénique essentiellement dédié aux projections vidéo et quelques effets de mise en scène parcimonieux, le comédien et metteur en scène Grégory CINUS déploie toute la pensée de cet anthropologue irrévérencieux, en sautant parfois d’un rôle à l’autre pour interpréter le témoignage d’un-e salarié-e, mais toujours pour mieux revenir à ce puissant raisonnement qui dresse le portrait d’une société néo-féodale et qui, de la question de notre impact individuel sur le monde à celle de la valeur que nous accordons aux choses, nous amène finalement à celle-ci, philosophiquement essentielle et, mine de rien, galvanisante pour l’avenir : à quoi ressemblerait une société authentiquement libre ?

« le premier jour, un collègue m’a expliqué : « la moitié du boulot,

c’est de faire en sorte que les trucs paraissent propres ;

l’autre moitié, c’est d’avoir l’air occupé. »

UNE FORME HYBRIDE, QUELQUE PART ENTRE CONFÉRENCE, SEUL-EN-SCÈNE/STAND-UP ET MICRO-FICTIONS VIDÉO.

La forme est extrêmement simple, épurée : un plateau nu (ou presque), un micro, un écran, un comédien. Eventuellement, quelques menus accessoires ou éléments de costumes.

Attention : il ne s’agit pas de faire un spectacle « inspiré » de son travail. Le texte est exactement celui du livre de David Graeber. Tout le pari de l’écriture réside donc dans le montage : comment couper dans les 400 pages du livre sans rien sacrifier du déroulement de sa pensée et aboutir à un format digeste, sans pour autant s’interdire la durée ?

Frank Lepage y parvient dans ses conférences gesticulées (ses « Inculture(s) » durent 3h) et la langue de David Graeber, comme je dit plus haut, est loin d’être rébarbative. Elle est au contraire joyeuse, enlevée et souvent drôle. Il y a sans doute là aussi quelque chose inspiré des conférences TED (Technology, Entertainment and Design).

Mais finalement, nous sommes ici encore ailleurs, car Grégory CINUS adopte une pure posture de comédien. Il s’agit bien ici d’interpréter un texte écrit par autrui et non d’énoncer une pensée qui lui serait propre. Cette position, à la fois engagée et distante, permet d’assumer le statut de l’ingénuité : n’étant ni anthropologue, ni économiste, ni politologue, ni rien de tout ça, il n’est donc pas là pour asséner un dogme, mais pour proposer un spectacle. La pensée de Graeber est polémique et c’est très bien comme ça. Elle ne peut que susciter le débat contradictoire et la discussion et, dans celle-ci, il ne se place ni au dessus, ni en dessous du public.« J’écris des rapports qui s’intitulent par exemple : « comment améliorer l’engagement des principaux intervenants dans la numérisation des services de santé ».

C’est de la connerie en barre.

« Récemment, j’ai réussi à me faire payer 12000 livres

pour un rapport de 2 pages qui n’a même pas été abordé en séminaire. »

TOUT SEUL MAIS ENSEMBLE

Tout l’enjeu artistique du projet est d’appliquer à un texte de conférence de véritables partis pris de mise en scène théâtrale, que ce soit dans l’interprétation, la tension et les ruptures de rythme ou dans l’utilisation savamment dosée d’artifices scéniques (musique, lumière, accessoires, costumes)

Et, pour faire spectacle, il suffit simplement de laisser une grande place aux témoignages qui émaillent le livre et amène un contre-point concret, quotidien et pour le moins cocasse au déroulement de la pensée de Graeber.

C’est ici qu’intervient l’importante partition vidéo. Car, la plupart du temps, ces témoignages (une quarantaine, en tout) prennent la forme de micro-interview projetées, interprétées par autant de comédien-ne-s différent-e-s.

D’autre part, le spectacle est également régulièrement ponctué de petites bulles fictionnelles, la plupart du temps en vidéo, comme des micro-courts-métrages, qui pourraient presque être des embryons d’épisodes de la série évoquée plus haut. La fantaisie et l’humour absurde que ces petites bulles amènent constituent autant de moments de respiration, de pause entre deux parties « conférencées ».

Mais il n’y a pas de séparation nette entre l’écran et la scène. Plutôt un constant jeu d’allers/retours et d’interactions entre les deux. Soit dans une dynamique « d’inversion », certains témoignages et certaines des « bulles fictionnelle » évoquées plus haut étant ponctuellement joués en live (amenant l’interprète à incarner d’autres personnages tandis que le conférencier passe sur l’écran), soit dans une dynamique de « complémentarité », dans une forme d’interaction dialoguée entre la projection et le jeu en live.

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David GRAEBER

Docteur en anthropologie, économiste et professeur à la London School of Economics, il fut « l’un des intellectuels les plus influents du monde anglo-saxon », selon le New York Times, et les plus ancrés dans les réalités socioéconomiques. Il est notamment l’auteur de « Dette : 5000 ans d’histoire » (2013) et « Bureaucratie : l’utopie des règles » (2015). Il est décédé prématurément le 2 septembre 2020.

Dossier de présentation du projet

COMPAGNIE LES TAMBOURS BATTANTS

5, rue Jules de Vicq - 59000 LILLE

 

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